Le Palais royal a décidé de porter l’affaire Questions Royales au CDJ (Conseil de déontologie journalistique). Ce dernier doit déterminer si l’auteur, Fréderic Deborsu, journaliste à la RTBF, a bien respecté les règles de la bonne pratique journalistique lors de la rédaction de son livre. Le Palais royal demande donc un avis au conseil. Puisqu’il est question d’un ouvrage, l’auteur n’a aucune obligation de citer ses sources. Et le seul moyen de discréditer la publication, malgré un succès en librairie, reste sans doute de s’attaquer aux qualités journalistiques de son auteur. Même si la radiotélévision de service public s’est publiquement distancée de son journaliste .
Sorti le 23 octobre, Questions Royales est un ouvrage choc pétri de révélations sur la vie privée de la famille royale. Avec ce livre polémique, Deborsu a réussi son coup ; faire la une des médias belges. Pas sûr que son autre but, «comprendre le prince Philippe» , soit jamais atteint. «“Je suis sûr que ça ne va pas les desservir, mais plutôt les rendre plus populaires !”.» , insiste-t-il. Deborsu, royaliste convaincu, à la rescousse du prince Philippe et d’une monarchie en mal de modernité, comme il le clame, ou simplement journaliste en mal de reconnaissance ? Il appartient à chacun de se forger son propre avis même s’il est légitime de s’interroger sur la pertinence des préférences sexuelles du prince héritier dans son (futur) rôle de souverain. Avant même la publication du livre, la fuite (volontaire ?) de quelques extraits, plutôt bien choisis, parlant d’un mariage « forcé » entre le prince et la princesse Mathilde ou encore de son amitié « intense » avec le comte Thomas d’Ansembourg, a donné le ton de l’ouvrage, apparemment construit autour de la vie privée du prince héritier.
Membre de la rédaction des Sports de la RTBF puis journaliste d’investigation au sein de l’équipe de Questions à la une, l’auteur présente son travail comme une « enquête journalistique sérieuse » , fruit d’une cinquantaine de témoignages dont les sources resteront anonymes . Des sources fantômes dont Deborsu est le seul juge de la fiabilité. Des rencontres qu’il décrit comme « des moments forts de sa carrière » mais qui discréditent sa démarche. Car après tout, chacun d’entre nous a, comme Carla Bruni, quelqu’un dans son entourage qui lui a dit que…
Marie