Mauvais timing pour Sandy: en faisant un petit tour de piste aux Caraïbes, l’ouragan n’a pas bénéficié d’un tapage médiatique face à l’ampleur de ses dégâts. Elle a souffert de l’ombre dessinée par la dernière ligne droite de la campagne électorale US. Et pourtant, il en a fait des tours sur lui-même, Sandy. Relâchant la pression par moments pour reprendre son souffle, elle reprenait de plus belle et poursuivait son chemin. Et les médias du monde entier lui donnaient une destination : New York. De ce fait, toute l’attention portée sur la grande pomme et les préparatifs de la venue de Sandy ont écarté le drame, qui se déversait sur les îles, des unes des journaux du monde entier. En se rendant sur le site du quotidien Le Monde, par exemple, on voit que seuls trois articles sont consacrés au passage de la tempête tropicale à Cuba et à Haïti où la tempête a suivi trois jours durant. Et encore, l’un d’eux est titré : « L’ouragan Sandy dévaste les Caraïbes et menace les Etats-Unis d’une immense tempête ».
Cette couverture inégale n’a pas manqué de susciter la colère des lecteurs du quotidien. Sous l’onglet « Mblogs Rézonances »du site, la rédaction du Monde réagit aux critiques et défend sa démarche dans un post titré ; «Sandy, Haïti, les Etats-Unis, et « Le Monde.fr » dans lequel il rappelle avoir couvert les dégâts causés en Haïti. L’île encore sous le choc d’un tremblement de terre survenu en août dernier et qui peine à se relever du séisme qui avait mis le pays à terre en janvier 2010. Les infrastructures (routes, ponts, etc) reconstruites sont aujourd’hui sévèrement endommagées ou tout simplement détruites, des plantations noyées. L’île compte plus de 200 000 déplacés et le risque d’une épidémie de choléra plane sur la population.
Il est vrai que la récolte d’information était sans doute plus aisée au passage de la tempête sur la côte est américaine. Sans parler des images, mises en ligne par les internautes, montrant la ville qui ne dort jamais au point mort. Dans la presse, L'ouragan a été présenté par les médias comme un ultime défi qui a permis de revaloriser les atouts de leaders d'Obama. A croire que pris dans le tourbillon médiatique de la campagne, ils sont passé à côté de l’essentiel : les pertes humaines et les dégâts matériels.
Marie