Communiqué à propos du colloque organisé par Ibuka - Mémoire et Justice, sur « la pénalisation de la négation du génocide contre les Tutsi », prévu ce lundi 26 mars 2018 au Parlement Européen
Depuis l’annonce de la tenue d’un colloque organisé au Parlement Européen sur « la pénalisation de la négation du génocide des tutsis : obstacle à la libre expression et à l’écriture de l’histoire », Jambo asbl est très sollicitée afin de donner son avis quant à l’organisation, par Ibuka - Mémoire et Justice, d’une conférence quasiment similaire à la sienne, qui était prévue le 1er mars 2018 au Parlement Fédéral Belge, et qui a été annulée suite à des pressions politico-diplomatiques de Kigali. Jambo ASBL prend note de l’organisation d’un tel colloque qui abordera deux des questions que l’ASBL souhaitait traiter lors de son débat contradictoire du 1er mars 2018, à savoir la question de la liberté d’expression par rapport à une telle loi et surtout la question de la falsification de l’histoire qui perdure depuis maintenant presque 24 ans. L’organisation de ce colloque montre que le débat souhaité par Jambo ASBL en marge du processus d’adoption d’une loi en Belgique visant à pénaliser la négation du génocide contre les tutsis est nécessaire. Ceci démontre bel et bien qu’il faut poser des questions et que le fait de les poser, n’est en rien une démarche négationniste, contrairement à ce que le lynchage médiatique contre Jambo asbl a voulu faire croire. Nous déplorons toutefois que la conférence organisée par Ibuka - Mémoire et Justice au Parlement Européen, soit une conférence unilatérale défendant un seul point de vue et excluant par-là l’expression des autres opinions sur la question alors que, plus que jamais, une réflexion et un dialogue incluant tous les points de vue sont nécessaires afin de parvenir à une proposition protégeant la mémoire des victimes tout en évitant les dangers sur lesquels Jambo ASBL avait attiré l’attention des parlementaires belges. Nous regrettons également que les autres questions fondamentales que nous avions identifiées ne seront pas abordées. Il s’agit du danger de la stigmatisation des Hutu, du risque d’entrave à la recherche concernant les autres crimes commis avant, pendant et après le génocide et enfin, du danger d’utilisation d’une telle loi à des fins d’intimidations et de répressions politiques. Jambo ASBL réaffirme sa conviction quant à la nécessité d’un débat contradictoire, démocratique et citoyen sur une question aussi cruciale pour l’ensemble des Rwandais et des Belges. Dès lors, nous invitons toute personne qui participera à ce colloque à ne pas hésiter à poser les questions qui lui semblent les plus légitimes et ce dans le but de compléter les débats au sein d’une enceinte libre, démocratique et citoyenne comme le Parlement Européen.Pour Jambo asbl,
Gustave Mbonyumutwa
Président